Mercedes-Benz, les voitures autonomes
19 mars 2021, Mercedes-Benz de Sherbrooke
On aborde un sujet d’actualité, celui des voitures autonomes. Si vous croyez que des manufacturiers comme Tesla ont été les pionniers en la matière, détrompez-vous. Il y a 35 ans, Mercedes-Benz commençait déjà à travailler sur le premier système du genre dont le point culminant fut en 1995, lors d’un périple entre Munich et Copenhague à bord de la Classe-S W140 « Robot Car », qui réussit à parcourir le trajet de 1678 km avec des pointes à 185km/h sur l’autobahn, et ce, sans les mains! Voici la petite histoire…
En 1986, le projet Eureka PROMETHEUS (Program for European Traffic with Highest Efficiency and Unprecedented Safety) fut lancé par Daimler-Benz en partenariat avec d’autres manufacturiers européens, des fournisseurs de composantes électroniques et certaines universités. À l’époque, il s’agissait du plus vaste projet de recherche et développement dans le domaine de la conduite autonome de l’histoire avec un budget de 749 millions d’euros en valeur actuelle!
Un système de vision saccadique fut tout d’abord développé par l’Université de Munich et installé à bord de la Classe-S W140 par la suite. Contrôlé par de nombreux microprocesseurs, quatre caméras à longueurs focales différentes et des approches probabilistes, ce système pouvait réagir en temps réel aux différentes conditions routières. Puisque la puissance de calcul des ordinateurs du début des années 90 était semblable à celle de votre Apple Watch, Mercedes dû compter sur soixante transputeurs, utilisant ainsi une toute nouvelle architecture de microprocesseurs.
En d’autres mots, la Classe-S W140 « Robot Car » transportait le précurseur des superordinateurs. Elle pouvait automatiquement détecter les voitures à proximité et même lire les panneaux routiers. En réalisant le trajet de 1678 km entre Munich et Copenhague, Mercedes réussit à prouver au monde entier que l’usage d’ordinateurs réduisait les probabilités d’accidents routiers.
Le projet Eureka PROMETHEUS ne dura que 8 ans, après quoi Mercedes développa son propre programme de recherche et développement de conduite autonome qui aujourd’hui, permet à la Classe-S 2021 d’être catégorisée de voiture autonome de niveau 3. À quand une Mercedes-Benz de niveau 4 ou 5? Pas dans un futur rapproché selon le grand patron de la marque Ola Källenius puisque selon lui, ce type de véhicule ne sera pas profitable. Il a même coupé les investissements dans le domaine. L’intervention humaine dans la conduite des futures Mercedes est donc là pour rester. Hourra!